Vous allez découvrir ci-dessous, 11 super sujets de philosophie pour réussir son bac A1 au Gabon. Ces sujets de philosophie au bac ont pour objectif d’évaluer l’aptitude du candidat à :
- Construire une réflexion dont le programme précise qu’elle n’est jamais séparable des connaissances (notions, auteurs, repères) et des savoir-faire acquis en classe de philosophie ;
- identifier, poser et formuler un problème lié à une ou à plusieurs notions du programme, relativement à une question posée (dissertation) ou à un texte proposé à l’étude (explication de texte) ;
- lire avec attention et expliquer avec précision un texte proposé à l’étude, et susceptible d’être progressivement intégré à un raisonnement et à une réflexion conduits par lui-même ;
- conduire un raisonnement de manière rigoureuse, en analysant et en élaborant les concepts mobilisés, en appréciant la valeur d’un argument et en discutant une thèse de manière pertinente, en rapport avec les notions du programme qu’elle met en jeu ;
- composer avec méthode un travail écrit : poser et formuler un problème, organiser sa réflexion en étapes différenciées en analysant les exemples, les termes ou les formulations qu’elle mobilise, enchaîner logiquement ses idées en établissant une transition entre elles, argumenter sur la base de raisons explicites, proposer et justifier une conclusion.
Partie 1 : Sujet de type 1 en philosophe au bac (la dissertation)
SUJET 1 : La conscience nous exclut-elle de l’animalité ?
SUJET 2 : Peut-on considérer l’inconscient comme une nature ou une histoire ?
SUJET 3 : L’État est-il un mal nécessaire ?
SUJET 4 : Le pouvoir d’État est-il nécessairement violent ?
SUJET 5 : « L’enfer, c’est l’absence des autres ». Qu’en pensez-vous ?
SUJET 6 : Suffit-il d’appliquer le droit pour que règne la justice ?
SUJET 7 : « La liberté consiste à ne dépendre que des lois. » Qu’en pensez-vous ?
SUJET 8 : La nation relève-t-elle de l’utopie ?
SUJET 9 : L’athéisme est-il une illusion ?
SUJET 10 : Le regain de la foi religieuse dans un monde gagné par la rationalité scientifique est-il un phénomène insolite ?
SUJET 11 : La pratique religieuse est-elle une activité caduque ?
Partie 2 : Sujet de type 3 en philosophie au bac (le commentaire)
Maintenant découvrons quelques sujets corrigés de type 3 en philosophie au BAC du Gabon
Sujet N°1
Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée
« Comment n’être pas frappé du fait que l’homme est capable d’apprendre n’importe quel exercice, de fabriquer n’importe quel objet, enfin d’acquérir n’importe quelle habitude motrice, alors que la faculté de combiner des mouvements nouveaux est strictement limitée chez l’animale le mieux doué, même chez le singe ? La caractéristique cérébrale de l’homme est là. Le cerveau humain est fait, comme tout cerveau, pour monter des mécanismes moteurs et pour nous laisser choisir parmi eux, à un instant quelconque, celui que nous mettrons en mouvement par un jeu de déclic. Mais il diffère des autres cerveaux en ce que le nombre des mécanismes qu’il peut monter, et par conséquent le nombre des déclics entre lesquels il donne le choix, est indéfini. Or, du limité à l’illimité il y a toute la distance du fermé à l’ouvert. Ce n’est pas une différence de degré, mais de nature. Radicale aussi, par conséquent, est la différence entre la conscience de l’animal, même le plus intelligent et la conscience humaine. »
Henri BERGSON, L’évolution créatrice.
Sujet N°2
Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée
« Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une seule façon, tandis que l’homme, parce qu’il est esprit, a une double existence ; il existe d’une part au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part, il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n’est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Cette conscience de soi, l’homme l’acquiert de deux manières : primo, théoriquement, parce qu’il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis et penchants du corps humain et d’une manière générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence, enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu’il tire de son propre fond que dans les données qu’il reçoit de l’extérieur. Deuxièmement, l’homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu’il est poussé à se trouver lui- même, à se reconnaitre lui-même, dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s’offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu’il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il ne retrouve que ses propres déterminations. L’homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu’il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l’enfant ; le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l’eau, admire en fait une œuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité. »
HEGEL, Esthétique (1835), Trad. S. JANKÉLÉVITCH, Ed. PUF, PP. 21-22
Sujet N°3
Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée
« L’oubli n’est pas seulement une vis inertiae (une force d’inertie), comme le croient les esprits superficiels ; c’est bien plutôt un pouvoir actif, une faculté d’enrayement dans le vrai sens du mot, faculté à quoi il faut attribuer le fait que tout ce qui nous arrive dans la vie, tout ce que nous absorbons se présente tout aussi peu à notre connaissance pendant l’état de « digestion » (on pourrait l’appeler une absorption psychique) que le processus multiple qui se passe dans notre corps pendant que nous « assimilons » notre nourriture. Fermer de temps en temps les portes et les fenêtres de la conscience ; demeurer insensible au bruit et à la lutte que le monde souterrain des organes à notre service livre pour s’entraider ou s’entredétruire ; faire silence, un peu, faire table rase dans notre conscience pour qu’il y ait de nouveau de la place pour des choses nouvelles, et en particulier pour les fonctions et les fonctionnaires plus nobles, pour gouverner, pour prévoir, pour pressentir (car notre organisme est une véritable oligarchie). Voilà, je le répète, le rôle de la faculté active d’oubli, une sorte de gardienne, de surveillante chargée de maintenir l’ordre psychique, la tranquillité, l’équité. On en conclura immédiatement que nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l’instant présent ne pourrait exister sans faculté d’oubli. L’homme chez qui cet appareil d’amortissement est endommagé et ne peut plus fonctionner est semblable à un dyspeptique (celui qui souffre d’une digestion difficile). »
NIETZSCHE, Généalogie de la morale
Sujet N°4
Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée
« Lorsque je déclare que la liberté à travers chaque circonstance concrète ne peut avoir d’autre but que de se vouloir elle-même, si une fois l’homme a reconnu qu’il pose des valeurs dans le délaissement, il ne peut plus vouloir qu’une chose, c’est la liberté comme fondement de toutes les valeurs. Cela ne signifie pas qu’il la veut dans l’abstrait, Cela veut dire simplement que les actes des hommes de bonne foi ont comme ultime signification la recherche de la liberté en tant que telle. Un homme qui adhère à tel syndicat communiste ou révolutionnaire, veut des buts concrets ; ces buts impliquent une volonté abstraite de liberté ; mais cette liberté se veut dans le concret. Nous voulons la liberté pour la liberté, et à travers chaque circonstance particulière. Et en voulant la liberté, nous découvrons qu’elle dépend entièrement de la liberté des autres, et que la liberté des autres dépend de la nôtre. Certes, la liberté comme définition de l’homme, ne dépend pas d’autrui, mais dès qu’il y a engagement, je suis obligé de vouloir en même temps que ma liberté, la liberté des autres, je ne puis prendre ma liberté pour but, que si je prends également celle des autres pour but. »
Jean Paul SARTRE, L’Existentialisme est un humanisme.
Sujet N°5
Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée
« J’aurais voulu vivre et mourir libre, c’est-à-dire tellement soumis aux lois, que ni moi ni personne n’eut pût secouer l’honorable joug, ce joug salutaire et doux, que les têtes les plus fières portent d’autant plus docilement qu’elles sont faites pour n’en porter aucun autre. J’aurais donc voulu que personne dans l’État n’eût pu se dire au-dessus de la loi, et que personne au dehors n’en pût imposer que l’État fût obligé de reconnaître ; car quelle que puisse être la constitution d’un gouvernement, s’il s’y trouve un seul homme qui ne soit pas soumis à la loi, tous les autres sont nécessairement à la discrétion de celui-là ; et s’il y a un chef national et un autre chef étranger, quelque partage d’autorités qu’ils puissent faire, il est impossible que l’un et l’autre soient bien obéis et que l’État soit bien gouverné. Je n’aurais point voulu habiter une république de nouvelle institution, quelques bonnes lois qu’elle pût avoir, de peur que le gouvernement, autrement constitué peut-être qu’il ne faudrait pour le moment, ne convenant pas aux nouveaux citoyens, ou les citoyens au nouveau gouvernement, l’État ne fût sujet à être ébranlé et détruit presque dès sa naissance ; car il en est de la liberté comme de ces aliments solides et succulents, ou de ces vins généreux, propres à nourrir et fortifier les tempéraments robustes qui en ont l’habitude, mais qui accablent, ruinent et enivrent les faibles et délicats qui n’y sont point faits. »
ROUSSEAU, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes
Sujet N°6
Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée
« S’il est vrai que de tous les temps, depuis qu’il y a des hommes, il y a eu aussi des troupeaux humains (confréries sexuelles, communautés, tribus, nations, Églises, États) et toujours un grand nombre d’hommes obéissant à un petit nombre de chefs ; si, par conséquent, l’obéissance est ce qui a été le mieux et le plus longtemps exercé et cultivé parmi les hommes, on est en droit de présumer que dans la règle chacun de nous possède en lui le besoin inné d’obéir, comme une sorte de conscience formelle qui ordonne : « Tu feras ceci, sans discuter ; tu t’abstiendras de cela sans discuter » ; bref, c’est un « tu feras ». Ce besoin cherche à s’assouvir et à emplir sa forme d’un contenu ; il se taille sa part selon sa force, son impatience et sa tension, sans beaucoup choisir, en grossier appétit qu’il est, et il accepte tout ce que lui hurle à l’oreille n’importe quelle voix ayant autorité – parents, maîtres, lois préjugés sociaux, opinion publique. Si l’évolution humaine est si étroitement bornée, si hésitante, si lente, souvent si régressive et si piétinante, c’est que l’instinct grégaire de l’obéissance est celui qui s’hérite le plus aisément et qu’il prospère aux dépens de l’art de commander. Que l’on imagine cet instinct poussé jusqu’à ses derniers excès : il n’y aurait plus personne pour commander ni pour vivre indépendant ; ceux qui auraient ces goûts se sentiraient bourrelés dans leur conscience et auraient besoin de quelque prétexte illusoire pour pouvoir encore commander. Ils s’imagineraient, par exemple, qu’ils ne font qu’obéir. Cet état de choses est celui de l’Europe moderne, je l’appelle la tartufferie des dirigeants. Pour imposer silence à leur conscience, ils font semblant d’être les exécuteurs de commandements antiques et suprêmes (ceux des ancêtres, de la Constitution, du droit, des lois ou même de Dieu), ou ils empruntent à la mentalité du troupeau des formules grégaires et se donnent, par exemple, pour « le premier serviteur de l’État » ou « l’instrument du bien public ».
F. NIETZSCHE, Par delà le bien et le mal
Sujet N°7
Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée
« La justice (l’équité) prend sa source parmi des hommes à peu près également puissants. Comme Thucydide l’a bien compris (…). Là où il n’y a pas de puissance clairement reconnue pour prédominante et où une lutte n’amènerait que des dommages réciproques sans résultat, naît l’idée de s’entendre et de traiter au sujet des prétentions de part et d’autre : le caractère de troc est le caractère initial de la justice. Chacun donne satisfaction à l’autre, en ce que chacun reçoit ce qu’il met à plus haut prix que l’autre. On donne à chacun ce qu’il veut avoir, comme étant désormais sien, et en échange on reçoit l’objet de son désir. La justice est ainsi une compensation et un troc dans l’hypothèse d’une puissance à peu près égale : c’est ainsi qu’originairement la vengeance appartient au règne de la justice, elle est un échange. Voilà pour l’origine de la justice. Parce que les hommes, conformément à leur habitude intellectuelle, ont oublié le but originel des actes dits justes, équitables, et surtout parce que durant des siècles les enfants ont été instruits à admirer et à imiter ces actes, peu à peu est née l’apparence qu’un acte juste serait un acte non égoïste. »
Friedrich NIETZSCHE, Humain, trop humain
Sujet N°8
Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée
« En vain dirait-on que tous les gouvernements sont, ou devraient être fondés initialement sur le consentement populaire, dans la mesure où les nécessités des affaires humaines le permettent. Car cela va entièrement dans mon sens. Je maintiens en effet que les affaires humaines ne permettront jamais un tel consentement, et rarement son apparence ; et que c’est la conquête ou l’usurpation – pour parler clair, la force – qui constitue l’origine de presque tous les nouveaux régimes jamais établis dans le monde, parce que c’est elle qui a ruiné ceux qui les précédaient. Je maintiens également que dans les rares cas où un consentement peut paraître avoir joué, ce fut ordinairement de façon si irrégulière, si limitée ou si fort mêlée de fraude et de violence, que ce consentement ne peut avoir eu grande autorité. Mon intention n’est pas ici de nier que le consentement populaire soit une façon légitime de fonder le gouvernement. Là où il a eu lieu, il est sûrement le fondement le meilleur et le plus sacré de tous. Je prétends seulement qu’il n’a que fort rarement eu lieu, même sous une forme partielle, et presque jamais dans sa pleine extension ; et qu’il faut bien, par conséquent, reconnaître quelque autre fondement du gouvernement. »
David HUME, Essais politiques, 21ᵉ essai : du contrat originel in Quatre essais politiques, éd. T.E.R bilingues, 1982, p.9.
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